Il y eu un souffle
qui m'a empreint de toi
du tout-toi
et dans la courbe ultime de l'instant
j'ai enfin cru entendre
l'air ruisseler sur ta peau
entendre tes yeux
comprendre tes os
m'aspirer ta peur
m'envoyer ton oubli.
S'il y a une chance
une fois l'éclatante chaleur
passée
qu'un éclat du maintenant
du ici
du toi
s'en aille ricocher dans le néant
réveiller ce qui y sommeille
je serais heureux.
J'aurais vécu parmi toi
et même dans cent ans
on retrouvera la même image gravée sur ma rétine :
celle de nous deux, volant,
marchant sur un souffle
qui nous aura été cher
ne fusse qu'un temps
n'ayant plus rien d'autre à savoir
que de se perdre.