Léa si je meurs un jour
apporte moi dans un bol de terre noire
un peu de cette eau qui ruisselle
sur tes joues sur ton menton
Léa apporte-moi l'idée de la Lune
et le soupir du soir en hiver.

Léa toi qui prend l'azote
de l'air je t'en supplie
étend étend vers moi ta main tes doigts
de songe de manège de carroussel
que j'y place dans le plus grand secret
une poignée de terreau sombre
qui est mon sang
et qui fait ton rire.

Oh Léa toi qui flâne encore
toi que seuls les nimbus narguent encore
toi qui me manque, toi qui m'assiège
oserai-je jamais soulever ton corps ?
Toi qui me rompt, toi qui me brise
toi qui me casse, toi qui m'arrache
saurais-je jamais que tu m'hypnotise -

Léa dis moi si je meurs un jour
puis-je peut-être t'envoyer quérir,
et partir avant ta venue